Sfiya explore les enjeux identitaires de la diaspora marocaine au Québec, en interrogeant la manière dont certaines croyances migrent, mutent et se cristallisent au sein de sa communauté. Dans ŒIL POUR ŒIL, elle se penche particulièrement sur la croyance du mauvais œil, selon laquelle un regard ou un compliment peut faire peser une malédiction sur celle ou celui qui le reçoit. Son travail, profondément narratif, s'inspire des récits de sa tante Aicha et fait appel à une couleur symbolique : le bleu, traditionnellement perçue comme une protection contre le mauvais œil.
La pratique de Sfiya conjugue peinture et réalité augmentée. La cigogne, iconographie récurrente dans ses œuvres, nous parle de migration, d’hybridité identitaire, de déracinement et d’héritage. Alors que ses tableaux s’ancrent dans le surréalisme et abordent des thèmes liés à la magie, aux frontières invisibles et aux contes traditionnels, les expériences de réalité augmentée qui les accompagnent parfois, plongent le public dans un environnement mystique où les limites entre le monde spirituel et le monde physique se brouillent.

